Nous devons partager nos connaissances

 « La direction doit donner aux salariés voix au chapitre dans les décisions stratégiques. Cette participation doit conduire à ce que les salariés eux-mêmes donnent forme à leur emploi et à ce qu'ils partagent leurs connaissances. » Peter Totterdill, directeur du groupe britannique Workplace Innovation, a une vision extrême de la gestion du personnel.

Julie Landrieu

 Dans le cadre d'une première étape vers l'engagement des salariés, une entreprise doit travailler avec des équipes plus autonomes. C'est ce que nous explique Peter Totterdill qui est également directeur général adjoint de la UK Work Organisation Network (UKWON), un réseau de spécialistes qui se penchent ensemble sur les nouvelles formes de travail. Il est en outre professeur invité à la Kingston University Business School de Londres. « Malheureusement, ce teamworking ne fonctionne de façon durable que dans une minorité des cas. C'est dommage car lorsque les travailleurs ont la possibilité d'exercer un certain contrôle sur leur emploi du temps, cela induit un accroissement notable des prestations. »
 D'après Peter Totterdill, les salariés doivent parler de leur vie au travail et de ce qu'elle signifie pour eux. « Ils ont souvent des histoires à raconter sur ce qui se passe au boulot mais n'ont pas l'occasion de les utiliser comme source d'amélioration et d'innovation. »

Protection
Peter Totterdill a examiné à la loupe le secteur de la santé au Royaume-Uni car celui-ci ambitionnait une amélioration des prestations. Une seule entreprise est parvenue à faire subsister l'engagement. « Elle a réussi purement et simplement parce qu'une seule personne était prête à travailler de façon audacieuse, à rassembler les autres et, ce n'est pas le moins important, car elle avait le soutien de sa direction, se rappelle le spécialiste en RH. « Dans un autre hôpital, une collaboratrice a agi de la même manière mais sans le soutien de sa direction. Et cela a porté préjudice à sa carrière. », admet Peter Totterdill.

Job design
Outre le fait de pouvoir compter sur le management, le job design est un deuxième préalable à l'engagement du personnel. Un collaborateur doit, au moins de manière partielle, pouvoir donner forme lui-même à son travail. Peter Totterdill collabore pour l'instant avec une entreprise qui impose deux choses à son personnel : accomplir leurs tâches et réfléchir de façon créative à une amélioration. Nous avons vu des entreprises dont les salariés sont incités à arrêter le travail lorsqu'un problème surgit.  Ils se posent alors pour réfléchir de manière créative à la façon dont ils peuvent aborder les difficultés. »

Générations
 « Les employeurs doivent travailler à leur manière de gérer les travailleurs plus âgés, déclare Peter Totterdill. Prenez par exemple le secteur des soins de santé : un obstétricien de soixante ans dispose de précieuses connaissances et est riche d'expériences dont il peut se servir dans des situations difficiles, tandis qu'un jeune collègue n'a pas cette chance. Toutefois l'inverse est vrai également.  Les collègues plus jeunes peuvent enseigner les nouvelles technologies à leurs collègues plus âgés. »

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